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Deux jeunes infirmiers de 24 ans qui cherchent à immigrer et vivre la plus belle aventure de leur vie, ensemble, au Québec.

15 Nov

Mais pourquoi tu pars si loin ?

Mais pourquoi tu pars si loin ?

Oui c'est vrai ça, pourquoi ? Voici une question que l'on pourrait me poser, parce que oui, le Canada ben c'est pas tout à côté non plus quoi ... Alors qu'est-ce qu'il se passe dans ma petite tête pour que je décide de partir à l'autre bout de la planète ? (attention, je fais des rimes !)

 

Depuis 1 mois et demi maintenant, je suis retournée vivre chez mes parents (et chéri chez les siens), le temps de régler les derniers détails pour le départ et pour, je ne vous le cache pas, économiser un peu (ouais parce qu'être adulte c'est pas facile tous les jours et ça revient quand même pas mal cher !).

Même si le retour à la maison avec mes parents, mon frère et ma soeur a été difficile au début (ça faisait quand même pas loin de 7 ans que j'avais quitté le nid pour vivre ma vie, toujours en Corse près d'eux certes, mais plus à la maison !), on s'y habitue finalement assez vite (:D). On retrouve facilement ses marques, ses petites habitudes, on retrouve sa place dans la famille. On apprécie d'être auprès des siens ... Bref, c'est mieux que ce que je pensais au final !

Oui mais alors, pourquoi je pars ? Déjà parce que revenir au bercail c'est temporaire et s'il n'y avait pas eu ce projet Canada, ben je n'y serais sans doute pas retournée chez papa maman. Et parce qu'aussi, on n'a qu'une seule vie (ben justement alors, si on n'a qu'une seule vie, pourquoi perdre ce temps si précieux et le passer loin des tiens ?) et que j'ose espérer que quand je reviendrais ils seront tous toujours là et que la vie avec eux reprendra son cours. Le Canada n'est en fait qu'une parenthèse dans cette vie, plus ou moins grande, ça on verra, mais une parenthèse ... Mais je crois qu'elle est nécessaire, même si ça n'a pas toujours été une évidence pour moi ... Si on m'avait dit à 17 ans, après le bac : "Hé toi là, jeune fille qui ne connait encore pas grand chose à la vie, sais-tu que dans pas moins de 6 ans tu seras infirmière ? (à cette époque, jamais l'idée de devenir infirmière ne m'avait effleuré ... je pensais être technicienne de laboratoire et pissétou !) Et mieux encore, sais-tu que tu rêveras de voyager, de découvrir le monde qui t'entoure ? Non ma grande, le monde ne s'arrête pas à la Corse, il y a tellement d'autres choses à voir, et ton métier t'offrira cette chance." Non c'est sûr, ça, je n'y aurais jamais cru ... Moi la fille casanière, proche de sa grande famille. La fille qui a peur du changement, de l'inconnu et qui ne supporte pas l'imprévu ... Rien ne me prédestinait donc à un tel avenir ...

J'ai grandit et murit durant ces dernières 8 années, c'est indéniable (et heureusement me direz-vous !) mais ça s'est surtout fait pendant mes 3 années d'école d'infirmière (qui m'a fait évolué dans tout plein de domaines, une sacré école de la vie !) et à présent, j'ai envie d'autre chose. Durant ces 3 années, j'ai recontré chéri et de supers amies, j'ai voyagé pour la première fois hors de l'Europe (au Canada) et puis j'ai ouvert les yeux, les yeux sur ce monde qui m'entoure et que j'ai envie de découvrir aujourd'hui.

Vous vous demandez sans doute où je veux en venir avec cet article (si toutefois vous êtes arrivés jusque là). J'avais juste envie de poser des mots sur ce que je ressens, expliquer pourquoi je pars finalement. Dire que si je fais ça, ce n'est en aucun cas pour fuir la France, cette France qui me décoit certes un peu plus chaque jour, mais qui m'apporte quand même tant de choses que d'autres n'ont peut être pas la chance d'avoir. Je ne laisse pas derrière moi une vie chaotique, avec des difficultés à trouver un logement ou un emploi, en étant seule au monde. Non, je quitte, une vie satisfaisante mais qui est sans doute (pour le moment en tout cas) un peu trop plate, un peu trop linéaire pour moi, trop prévisible. Et ça sera, pour mieux y revenir plus tard (parce que ca ne fait pas l'ombre d'un doute, en Corse, j'y reviendrai), même si j'ai la sensation que la France, pour l'heure, n'a rien de merveilleux à m'offrir. 

Je veux juste m'ouvrir sur autre chose, un autre monde, d'autres personnes, de nouvelles cultures, pour avoir l'esprit moins fermé. Je veux en prendre plein la vue, être stupéfaite (même s'il y a de très beaux endroits en Corse, comme ailleurs en France). J'ai envie de recommencer à m'extasier devant la vie, comme si je renaissais, comme si je la découvrais pour la première fois. J'ai envie de m'émerveiller de tout, de reprendre confiance en moi ... De découvrir une autre facette de mon métier d'infirmière, une autre façon de prendre soin. Je ne pars pas pour fuir, pour m'enrichir financièrement ... mais pour m'enrichir intellectuellement.

J'ai pleinement conscience que là bas l'herbe ne sera pas plus verte qu'ici, que là bas personne ne m'attend et que la vie n'est pas non plus si facile (peut-être un peu plus qu'en France quand même), mais encore une fois ce n'est pas ce qui me donne envie de partir. Je rêve d'un autre rythme de vie, d'un endroit où l'on n'est pas jugé sur ce que l'on porte, où l'on se fond dans la masse et où l'on passe inaperçu.

Je ne suis pas encore sur place et je risque d'attendre encore 2 ou 3 mois avant d'y être, mais je suis déjà toute excitée à l'idée de partir. Enfin ... oui et non en fait. Parce que le stress, l'appréhension et la peur de quitter ceux que j'aime sont quand même bien présents (même si à l'échelle d'une vie, je ne pars pas pour très longtemps). Je suis excitée et effrayée. Je suis d'autant plus effrayée, que depuis que je suis retournée vivre chez mes parents, je suis heureuse d'y être, de les voir tous les jours que Dieu fait et que ca va être dur de les quitter le moment venu ... 

 

Elodie

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A
À l'autre bout du monde... pas tant que çà quand-même !<br /> La chine, çà, c'est à l'autre bout du monde !<br /> <br /> Le décalage horaire n'est que de 6 heures et si tu te mets dans les souliers d'une canadienne et que tu te dis que d'est en ouest le canada s'étale sur 5 fuseaux horaires bien alors là, ton périple n'est guère plus long que celui d'une Terre-Neuvienne qui part vivre quelque temps en Colombie Britannique (très joli endroit en passant).<br /> <br /> En tous cas, je trouve que tu es mature et réaliste car l'herbe ici n'est pas plus verte qu'ailleurs et pour les différences de mentalités, tu vas être servie car les gens ici sont simples (mais pas simples d'esprit), pas susceptibles, ouvert aux opinions des autres, fiers (donc très réactifs à l'insulte ou au mépris), ils aiment aller droit au but, etc. <br /> <br /> Comme partout dans le monde, nous avons nos bons côtés et nos mauvais (particulièrement en santé depuis déjà un trop long moment) et comme pour un conjoint, c'est l'ensemble qu'il faut regarder et quand on aime cet ensemble, on en finit par aimer les moins bons côtés.<br /> <br /> Mais çà vois-tu, on ne le découvre souvent qu'après avoir voyagé car ce sont les voyages qui nous donnent des points de comparaison ou des références ou tout simplement un nouvel angle de vision sur les choses banales et importantes de la vie.<br /> <br /> Quand je suis allé travailler le temps d'un hiver au mexique, j'y ai découvert des gens merveilleux qui travaillent comme des forçats souvent 60 heures par semaine à un taux horaire vraiment misérable.<br /> ex: 2 dollards l'heure pour des ingénieurs, <br /> le prix d'une canette de coke pour un ouvrier dans une usine General Motors<br /> <br /> Moi, avec mon temps supplémentaire (je travaillais 80 heures semaine) et le taux de change US-CA très élevé à l'époque, je gagnais 4000 dollards semaine et cela me mettait franchement très mal à l'aise car les mexicains avec qui je travaillais étaient TRÈS capables de faire mon travail.<br /> <br /> Dans un petit village, j'ai même vu une maison de terre avec des enfants nus qui jouaient dehors exactement comme on voit parfois dans des films sur l'afrique.<br /> <br /> Pourtant, même si leur vie est très difficile, je n'ai JAMAIS PENDANT TOUT L'HIVER entendu un seul mexicain se plaindre. Ils avaient plutôt toujours un grand sourire et étaient très ouvert à l'étranger que je suis.<br /> <br /> Ais-je besoin de te dire que depuis ce temps je n'ose plus me plaindre de rien ?
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F
Hello,<br /> <br /> Super ton blog.<br /> Je me retrouve un peu en toi &quot;Moi la fille casanière, proche de sa grande famille. La fille qui a peur du changement, de l'inconnu et qui ne supporte pas l'imprévu ... Rien ne me prédestinait donc à un tel avenir ...&quot;.<br /> <br /> En route vers la grande aventure de notre vie!!!!!
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E
Merci d'être passée par là, pour mon blog et d'avoir accepté que j'ajoute le tien à ma blogroll. <br /> Et comme tu le dis si bien, en route pour cette grande aventure !
D
Merci pour ce témoignage.
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À propos

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